L’info SUD N°17 - Aout 2021 - DTSI/DERS

SALAIRES ET PROMOTIONS 2021 : Orange impose une nouvelle Décision Unilatérale au rabais, Orange va verser 300 millions d’€ à SFR afin de mettre fin à plusieurs litiges., Ô ra(n)ge, Ô désespoir, 5G : Orange condamné pour « pratique commerciale trompeuse », Épidémie de Coronavirus : dispositions prises par l’entreprise, Green washing, eRratum Horribilis

SALAIRES ET PROMOTIONS 2021 : Orange impose une nouvelle Décision Unilatérale au rabais

La direction passe en force et impose une décision unilatérale avec un taux global de 1,8 % pour un budget indécent autour de 50M€.
C’est dix fois moins que les seuls 500 M€ offerts en supplément aux actionnaires et à peine moitié plus que les 20M€ d’actions attribuées aux 1 000 cadres dirigeants.

La suite ici ou sur plazza

Orange va verser 300 millions d’€ à SFR afin de mettre fin à plusieurs litiges.

SFR reproche depuis de nombreuses années à Orange d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché entreprise. L’opérateur au carré rouge avait porté plainte contre son concurrent et réclamait 3 milliards d’€. Un abus qui avait déjà été sanctionné en 2016 par l’Autorité de la concurrence par une amende de 350 millions d’€, l’état avait alors récupéré l’argent. Orange avait reconnu les faits et n’avait pas fait appel de cette décision. Cette procédure n’avait pas été initiée par SFR mais par Bouygues Telecom en 2008, différents opérateurs (Bouygues Telecom, SFR, Colt, Celeste ainsi qu’Adista) avaient porté plainte. Bouygues Telecom s’était désisté en 2014 suite à un chèque de 300 millions d’euros. Colt également mais le montant n’est pas connu et les plaintes de Celeste et Adista sont toujours en cours.
SFR avait estimé son manque à gagner à près de 2,3 milliards d’euros.
Finalement, Orange ne versera « que » 300 millions d’€ à SFR pour clore le dossier.


« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe » Jean Jaurès

Ô ra(n)ge, Ô désespoir

Malgré le discours lénifiant de Stéphane sur les « bons » résultats d’Orange au S1 2021, la réalité est nettement moins glorieuse en comparaison des autres entreprises du CAC40. Orange a accusé une perte d’exploitation de 1,752 milliard d’euros au premier semestre, grevé par une dépréciation de 3,7 milliards d’euros liée à l’écart d’acquisition de l’Espagne.

Afin de redevenir libre et ne plus avoir à rendre de compte aux investisseurs lorsque les résultats ne suivent pas ou que les dépenses sont très élevées comme en ce moment avec le déploiement de la 5G ou de la fibre, des opérateurs ont fait le choix de se retirer de la bourse. Après le retrait d’Altice Europe (SFR) de la bourse, c’est au tour d’Iliad de faire de même.
Quand Orange se décidera-t-elle à se désengager de la bourse afin d’avoir une politique d’investissement à long terme ?
Et arrêter de distribuer nos bénéfices aux actionnaires…

5G : Orange condamné pour « pratique commerciale trompeuse »

En début d’année, l’association CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie) avait assigné en justice Orange pour des pratiques qu’elle jugeait trompeuses et notamment en ce qui concerne le gain de performance avec la 5G par rapport à la 4G. Le tribunal semble avoir entendu les arguments de CLCV puisqu’il a rendu une décision allant dans son sens en condamnant l’opérateur. Il estime que l’opérateur historique a « sciemment omis » de présenter les « restrictions d’usage apportées à ce service » c’est-à-dire la couverture de ce réseau mais aussi les débits minimaux disponibles, selon Les Echos.
L’opérateur est donc condamné à verser 15 000 € de dommages et intérêts à l’association CLCV pour le préjudice occasionné. Orange devra en plus de verser cette somme, diffuser sur son site internet un message indiquant cette condamnation. Orange a fait appel de cette décision selon le quotidien, et n’a pas davantage commenté celle-ci.

Source alloforfait

Épidémie de Coronavirus : dispositions prises par l’entreprise

Une réunion du CSE Central a eu lieu le mardi 24 aout avec pour point principal, le « Suivi des dispositifs et modes opératoires mis en oeuvre dans l’entreprise dans le cadre des protocoles sanitaires gouvernementaux, en fonction des circonstances et des consignes des pouvoirs publics. »
Malgré la dégradation de la situation sanitaire du au COVID-19 la direction maintient le retour sur site à compter du 01 septembre
Les élu.es du CSEC ont voté à l’unanimité la résolution suivante (à quelques mots près) :
Les élus du CSEC, réunis en séance le 24 août 2021, demandent à la Direction de prolonger le dispositif de télétravail sanitaire Covid-19 actuel (PRA assoupli) jusqu’au 15 novembre 2021 tel que prévu dans le protocole gouvernemental, et rappelé dans le document présenté ce jour, tout en laissant la possibilité aux salariés qui le souhaitent de revenir sur site à 100 %.
En effet, la situation sanitaire s’est dégradée pendant l’été et le variant delta est plus contagieux notamment au travers des enfants dont le nombre d’hospitalisations augmente chez les moins de 12 ans. Ces enfants n’ont pas accès à la vaccination et leur rentrée scolaire est prévue pour le 2 septembre. Le brassage des vacanciers a également contribué à dégrader la situation.
La communication de cette prolongation devra être annoncée aux managers et aux salariés avant demain mercredi 25 août au soir afin que chacun puisse se positionner.
Les élus du CSEC réétudieront cette résolution à chaque séance du comité.
En réponse à cette résolution, la direction a décidé de prendre son temps et de différer sa réponse à la semaine prochaine !

SUD dénonce l’attitude de la direction : comment les salarié.es peuvent-ils concilier vie privée / vie pro lorsque les décisions sont prises à la dernière minute ?

DTSI Demain …et après ?

Le projet aura pour conséquence la suppression de 256 postes dont 80 à la DERS. La majorité des postes supprimées seront des postes de management. Il resterait 4 salarié.es qui ne sont pas satisfait.es des propositions de poste de la direction et quelques salarié.es ont préféré quitter la DTSI…

« DTSI demain » dont la mise en place a déjà commencé depuis plusieurs mois à la DERS avec des réorganisations qui ont eu pour conséquences des fusions d’équipe, de plus en plus de management à distance et des effectifs par manager en augmentation très significatif…

La direction a prévu de créer des groupes de travail pour la mise en place du projet « DTSI Demain » sur des thématiques transverses :
Communication, Ressources Humaines, Accopagnement managérial, Parties prenantes, Ingénierie sociale, Performance, Transition sur les nouveaux périmètres, Référentiels, Annuaires / habilitations, Transition SI, Contrats de sous-traitance, Gestion des crises, Délégations, Notes d’organisation, Suivi de la mise en oeuvre,

Elle souhaite mettre en place le projet au mois de novembre, cela promet un joyeux bordel…avec des conséquences bien réelles pour tous les salarié.es !

Green washing

A l’ordre du jour du CSE DTSI du mois de juillet était présenté un dossier de déménagement de salarié de la DTSI du site de Lille Cimaise vers le nouveau site d’Orange Grand Stade (OGS).
Dans le dossier présenté par la direction, l’ancien site de CIMAISE est qualifié de « passoire énergétique » :
« Concernant la performance environnementale, il est notable que le bâtiment Lille URM Cimaise constitue une passoire énergétique »
Pourtant ce site a obtenu en 2020 la 3° place du challenge ENERGIC (médaille de bronze) pour « les économies d’énergie, dans la catégorie 2200-3500 m2, et il remplit déjà les exigences du nouveau Décret Tertiaire, imposant 40% d’économie d’énergie ! ». Mais alors Lille Cimaise est une passoire ou un modèle de vertu ?
Le nouveau bâtiment OGS est quant à lui, un peu mieux classé avec une « performance énergétique » améliorée de 26%.
La direction annonce, elle, une réduction de la consommation énergétique/par occupant de 45% par rapport à l’ancien bâtiment.
- L’astuce ?, il suffit de diminuer les m2/occupants pour « augmenter » artificiellement la performance énergétique par occupants et donc de passer de 26% à 45% d’amélioration énergétique !
SUD dénonce le green washing permanent de l’entreprise. L’urgence climatique est aujourd’hui bien réelle.
Orange « vise » le Net Zero Carbone en 2040, mais es-ce un voeu pieu ou souhaite-t-elle réellement atteindre cet objectif ? Pour cela elle doit dès à présent construire des bâtiments à énergie positive (BEPOS) plutôt que de devoir financer dans quelques années des puits de carbone (envisagé en région MEA plutôt qu’en France !)…

eRratum Horribilis

Les employés sont le capital le plus précieux d’une entreprise. Qu’ils y restent ou qu’ils la quittent dépend en grande partie de la manière dont l’entreprise les considère. Orange se la joue « start-up » avec ses babyfoot et ses grands discours(1), mais elle reste une entreprise très pyramidale et sans réel marges de manoeuvre pour accompagner les salarié.es.
Beaucoup de jeunes diplômés rêvent de venir travailler chez Orange. Pour ceux qui franchissent le parcours d’obstacles du recrutement c’est souvent la grande désillusion : rigidité de l’entreprise, manque d’écoute, salaires et perspectives peu attractifs pour les profils les plus pointu (IA, DATA, cyber-sécurité). Au final, des démissions en cascade : à la DERS des salariés n’hésitent pas à quitter l’entreprise y compris des fonctionnaires via des ruptures conventionnelles … Ces fuites des compétences, impactent la productivité et ont des conséquences négatives sur le moral et la performance des équipes.
Quant aux salariés qui osent critiquer les méthodes de management parfois militaires de certains managers de la DERS, la machine à broyer se met alors en route contre celui-ci. Pour se couvrir contre un geste malheureux du salarié, la direction paye dans un premier temps un cabinet d’ « expertise » qui va conclure à l’absence de harcèlement de la part du manager (pourtant seul un juge peut qualifier ou non des faits de harcèlement). Ensuite les sanctions tombent jusqu’à faire plier le salarié et empêcher le collectif de protester. Le code du travail prévoit pourtant un « droit à l’expression directe et collective sur le contenu, les conditions d’exercice et l’organisation de leur travail ».(Article L2281-1). Ce droit est bafoué à la DERS.

Si vous êtes en conflit avec votre manager, avant toute initiative, contactez un.e élu.e SUD !

Orange se plaint aussi d’avoir du mal à recruter certains profils. La DERS laisse partir à la concurrence des candidats parce qu’elle met plus de 2 mois pour donner une réponse suite à un entretien d’embauche d’un stagiaire qu’elle avait sous la main et qui souhaitait intégrer l’entreprise !

(1) La DERS/ DR a été une des premières directions à avoir une direction de la QVAT, (Qualité de Vie Au Travail) ainsi que des « walkingDesk » (tapis de marche). La direction de la QVAT n’a pas fait long feu, tandis que les « walkingDesk » encombrent les couloirs… Ces initiatives n’avaient pour but que d’assouvir l’ego surdimensionné de certains de nos directeurs fiers de claironner d’être les premiers… initiatives bien loin des préoccupations des salariés.