L’info SUD N016 - Juillet 2021 - DTSI/DERS

Réseau Radio du Futur (RRF), Accord intéressement 2021-2023, SUD signataire, Projet SIG HNO, les salarié.es se mobilisent, Télétravail…3 jours par semaine, DTSI Demain « le grand chambardement », Nokia Roumanie, RSE (Responsabilité Sociale d’Entreprise), la grande entourloupe, Évolution comparée du bien être des salarié.es versus celui des poules pondeuses,

Réseau Radio du Futur (RRF)

L’incident début juin sur les numéros d’urgence a affecté de manière significative la réception des appels d’urgence au 15, au 17, au 18 et au 112 sur l’ensemble du territoire national.
Il n’a pas en revanche eu d’impact sur l’INPT, le réseau national de radiocommunication numérique destiné à assurer l’interopérabilité des services de secours, c’est-à-dire les échanges entre police, gendarmerie, pompiers, SAMU, Sécurité Civile…
Un nouveau système pour 2023
L’INPT est appelé à évoluer car jugé décevant et peu fiable. Fin décembre 2020 a été diffusé un avis d’appel public à la concurrence pour un futur « système national de communication mobile haut débit ‘missions critique’ à destination des services de sécurité et de secours ».
L’objectif du projet Réseau radio du futur (RRF) est de bâtir un système national de communication mobile prioritaire, sécurisé et de haut débit (4G + puis 5G) bénéficiant d’un haut niveau de résilience en cas de crise.
Ce service de communication devra être opérationnel au plus tard en 2023 pour la coupe du monde de rugby de l’été 2023 puis des jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024.
Orange a répondu à l’appel d’offre conjointement avec Thalès et CrossCall. Les exigences du projet en termes de résilience, disponibilité et temps de rétablissement sont très fortes. (2 heures pour intervenir sur les sites sensible et 6 heures pour rétablir). Aujourd’hui, Orange n’est pas en mesure de respecter ces délais, le risque financier n’est pas négligeables au vu des pénalités financières. Et ce n’est pas avec, des programmes type SCALE UP, DTSI Demain, l’externalisation, la sous-traitance que la résilience de nos réseaux et le SAV vont s’améliorer !

Accord intéressement 2021-2023, SUD signataire

SUD considère que l’accord d’intéressement 2021-2023 est sur le papier mieux-disant que le précédent.
La structure reste la même avec un indicateur financier, un indicateur de QS et un indicateur RSE, avec un poids respectif inchangé.
Cet accord devrait permettre d’augmenter le montant total d’intéressement dès que les indicateurs seront supérieurs à 90% et donc le montant moyen par personne.

Projet SIG HNO, les salarié.es se mobilisent

La direction a présenté un « projet d’adaptation du cycle de travail du Pôle SIG HNO » au CSE DTSI de juin. Il prévoit une reprise partielle d’activité du SIG HNO par le GSR TRANS. Et la disparition du service SIG HNO lorsque les effectifs seront réduits à 2 personnes suite aux « départs naturels ».
Ce service basé à Paris Alleray est sollicité par les maires, pompiers, préfecture en heure non ouvrée lorsqu’un dommage au réseau (poteau, câble, trappe, armoire) présente un danger pour les biens ou pour la population. (Ex : risque routier lorsqu’un poteau est tombé sur la voirie).
Encore une fois, la direction est prête à sacrifier la sécurité des personnes en réduisant les effectifs, pour satisfaire les actionnaires.
La volonté de transférer cette activité au GSR TRANS en sous-effectif chronique et surcharge de travail permanente montre l’attitude irresponsable de la direction !
Les salarié.es SIG HNO se sont mobilisés et ont fait grève 4 nuits fin juin et début juillet avec 100% de gréviste.
SUD les accompagne en remontant notamment leurs revendications qui sont en priorité le comblement des postes vacants sur les cycles HNO des services SIG HNO et GSR Trans.

Télétravail…3 jours par semaine

L’art d’être toujours en retard
On pourrait presque trouver ça drôle tant l’histoire se répète. Bonne dernière sur le marché des assistants vocaux avec son Djingo mort-né, à la traîne dans le déploiement de sa banque en ligne soi-disant « innovante », se lançant corps et âme dans l’adoption du flex-office à l’heure où la plupart des grandes entreprises y renoncent, déployant les méthodes agiles à tous les étages alors même qu’il est désormais reconnu que celles-ci ne sont adaptées qu’à de petites équipes de développement informatique….

Attention : Il faut 2 mois pour mettre en place le télétravail, pensez à faire votre demande dans Anoo dès à présent. Le télétravail est un droit prévu dans un accord, votre manager en cas de refus devra le justifier.
N’hésitez pas à contacter vos représentant.es SUD en cas de difficulté.

DTSI Demain « le grand chambardement »

Ce projet de la Direction, qui trainait dans les cartons depuis des années, est lancé … maintenant elle consulte et communique à tout va !
Les directives « gouvernance par chaine de valeur », « rapprochement Build/Run », « agilité », « simplification/mutualisation », « automatisation » viennent s’entrechoquer avec la séparation des infrastructures fixe et mobile (Orange Concessions, Orange TowerCo) et l’externalisation à outrance.
DTSI Demain mais pour quels résultats ?
- Déséquilibre organisationnel avec 2 directions (sur les 14) qui regroupent 70% des effectifs
- Rien de nouveau : maintien de la dichotomie réseau vs SI avec Coeur & Accès et DSI
- Orange « opérateur n°1 d’infrastructures » est relayé au rang d’ « opérateur industriel »
Comme première conséquence,
- certains directeurs ont préféré quitter le navire…
- Réduction du nombre de représentants des salariés
- 280 salariés sans poste : Nos collègues donnent le meilleur d’eux-mêmes à l’entreprise depuis de nombreuses années... vont voir aujourd’hui leur travail déconsidéré.
A SUD nous sommes engagés et soutiendrons les salarié.es mis sur la touche. Alors oui pour un « DTSI Demain » plus solidaire, plus humain.
Les élu.es CSE DTSI ont voté une expertise sur ce volumineux dossier et ont choisi le cabinet Syndex pour les aider.
Syndex a envoyé un sondage par mail à tous les salarié.es de la DTSI fin juin (N’oubliez pas d’y répondre avant le 12 juillet). Les quelques entretiens téléphoniques de salarié.es en plus du sondage ne seront pas suffisamment nombreux pour donner une vision claire de l’impact du projet.
Le CSE DTSI rendra son avis sur le dossier au mois de septembre en tenant compte des préconisations qui seront proposées par le cabinet d’expertise.
SUD est mobilisé contre ce projet et dénonce les effets néfastes pour les salarié.

Nokia Roumanie

La direction a fait le choix d’externaliser l’exploitation des technologies historiques du périmètre Transmission ainsi que l’ATM vers Nokia Roumanie.
L’activité a été transférée officiellement en avril 2019 pour la partie ATM et fin 2019 pour la partie Transmission.
Officiellement, car devant le manque de compétence et de réactivité de Nokia, une partie des dérangements sont encore traités avec l’aide des salarié.es Orange.
Malgré les affirmations de la direction sur les soi-disant bons résultats de Nokia, le bilan n’est pas glorieux 2 ans après le transfert. (Même avec un crash programme en cours et un comité de stratégique qui se réunit tous les 3 mois)
Un nouveau process vient d’être mis en place à la supervision Trans qui en dit long :
« Pour des raisons de sécurité, le GSAT sera l’interlocuteur unique du Cockpit Sécurisé.

  • Si la liaison emprunte des supports SDH 1G, le GSAT n’ayant pas la vision réseau il activera NOKIA (via le toc ressource) pour prelocalisation et activation d’intervention si nécessaire.
  • Le GSAT, en qualité de pilote de rétablissement, assurera l’interface téléphonique (conférence à 3) entre Nokia et le Cockpit Sécurisé. »
    Sous couvert de sécurité, la direction garde une partie de l’activité afin d’éviter de payer des pénalités de retard.
    Le transfert de l’activité vers Nokia Roumanie devait permettre à nos collègues de montée en compétence sur de nouvelles technologies et d’alléger leur charge de travail. Tel n’est pas le cas. Pourtant dès le début du projet, SUD a dénoncé les impacts et a alerté la Direction sur la dégradation du travail dans les équipes PEMs, TAC et supervision Trans, sans succès…pour le moment.
    Nokia ne supervise pas le réseau correctement. Par exemple, un anneau transmission n’est plus supervisé depuis 9 mois. Nos collègues doivent pallier au manquement de Nokia en mutant les clients sur d’autres technologies supervisés par Orange.
    De plus le démantèlement du réseau ATM prend du retard. Orange risque de devoir négocier une prolongation du contrat avec Nokia ou bien rapatrier l’activité en France. L’externalisation va coûter très cher à l’entreprise, les décideurs ont déjà quitté le navire…
    SUD exige plus d’humanité, de reconnaissance, moins d’agilité partout, et critique l’argent investi à perte dans l’externalisation.

RSE (Responsabilité Sociale d’Entreprise), la grande entourloupe

Lors de l’AG Orange du 18 mai dernier, un nouveau LTIP 2021-2023 (Long Term Incentive Plan : rémunération accordée aux dirigeants des entreprises, et basée sur leur performance sur le long terme) a été acté.
Ce LTIP est soumis à des critères de réussite dont des critères RSE (Responsabilité Sociale d’Entreprise). Les indicateurs RSE du LTIP précédent, évolution du taux de CO2 par usage client et le taux d’électricité renouvelable ont été remplacés par la diminution de 30 % des émissions de CO2 par rapport à 2015.
Ce n’est pas un hasard : dans le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2019-2028, l’impact carbone de la filière nucléaire a été corrigé. Elle présentera deux valeurs : 12 g CO2/kWh d’après le GIEC et 6 g CO2/kWh d’après la Base Carbone de l’ADEME au lieu de 66 g CO2/kWh auparavant.
L’impact carbone de la filière nucléaire ayant été ainsi divisé par dix, en choisissant le critère de baisse de 30% de CO2 à la place du taux d’électricité renouvelable, nos dirigeants vont valider d’office un de leur élément de rémunération.
Et ce malgré une augmentation de notre consommation électrique (scope 1&2) et sans recourir à des énergies renouvelables.
A noter que : dans l’accord d’intéressement 2021-2023 (signé par SUD), l’indicateur de performance environnementale a aussi été modifié avec pour objectif une réduction des émissions de CO2 de -27,8% par rapport à l’année 2015. Dans le précédent accord existait un indicateur de maitrise des consommations d’énergie (électricité) avec un objectif de baisse à 2,80%. Avec le déploiement de la 5G, et l’explosion de la data, ce critère aurait été impossible à tenir.
SUD dénonce le revirement de l’entreprise sur ces engagements de sobriété énergétique et le choix de privilégier l’énergie nucléaire au détriment des énergies renouvelables !

Évolution comparée du bien être des salarié.es versus celui des poules pondeuses

Le bien-être des poules pondeuses a beaucoup évolué sous la pression des citoyen.nes : Un premier arrêté de 1982, imposait quelques obligations relatives à l’élevage, notamment sur la propreté des locaux et le risque de blessures, mais aucune obligation sur la surface minimum.
Un premier arrêté du 29 décembre 1987 relatif à la protection des poules pondeuses élevées en cage impose une surface d’au moins 450 cm2 par animal.
La directive européenne du 19 juillet 1999 retranscrite en droit français en 2002 établit une norme minimale 750 cm2 par animal.
De plus, depuis 2012, les cages destinées à l’élevage des poules sont équipées d’un certain nombre de dispositifs : perchoir, nid, et la ventilation des bâtiments … permettant d’améliorer le bien-être animal.
La commission européenne s’est récemment engagé à interdire l’élevage en cage d’ici 2027.
Aujourd’hui, 40% des poules bénéficient d’un élevage plus respectueux de leur bien-être, avec notamment pour les poules bio, 4 m² par poule en extérieur et un maximum de 3 000 poules par bâtiment.

Le bien-être des salarié.es a évolué bien différemment :

Après avoir connu les bureaux individuels, ou des bureaux de 3 à 4 personnes avec un espace d’environ 10 m2/personne, dans les années 2000 France Télécom avait pour des raisons purement financières débutées la généralisation des open-space.
Petit à petit la surface/salarié s’est réduite à peau de chagrin avec parfois moins de 7 mètres carré par personnes. Une nouvelle étape a été franchie avec la mise en place du flex-office sur les nouveaux sites. La surface minimum par salarié a franchi un nouveau seuil avec parfois à peine 4 m2/individu. La direction prétextant la généralisation du télétravail, l’agilité, la baisse des effectifs à venir…
Espace optimal par personne, quel est le ratio m2/personne ? (source INRS dont Orange est partenaire)
Dans la fiche pratique sécurité pour l’aménagement des bureaux, les surfaces minimales recommandées (en excluant les circulations et les autres locaux) sont à moduler en fonction de l’activité de travail :
10 m2 par personne, que le bureau soit individuel ou collectif
15 m2 si l’activité est fondée sur des communications verbales (exemple : centre d’appels téléphoniques)
A noter que si la ventilation des poulaillers est une obligation, ce n’est pas le cas des locaux de travail. Malgré l’alerte de SUD, la direction a décidé de ne pas réparer la VMC du site de Rennes Orange Château et ce en pleine période de COVID !